Amazon drone

Drones et logistique : le point sur la question

Fin 2016, après de nombreuses années de recherche, Amazon livrait pour la première fois un colis par drone. En 13 minutes, un drone guidé par GPS a acheminé un petit paquet contenant du pop-corn et un lecteur de médias à un client domicilié à un endroit isolé en Angleterre.

De tels objets volants livreront-ils bientôt des colis dans notre pays ? Selon une étude du VIL, nous n'en sommes pas encore là.

La livraison de paquets au moyen de drones : le point sur la technologie, la loi et l’opinion publique.

L’application qui parle le plus à l’imagination dans le secteur de la logistique est la livraison automatisée de petits colis. Les avantages sont faciles à imaginer : pas besoin de chauffeurs, un plus pour l’écologie, aucun problème d’embouteillage et la possibilité de livrer sur la terrasse d’un appartement ou à des endroits difficiles d’accès.

Qui plus est, il est relativement simple de piloter un drone… pour autant que le pilote qui s’en charge garde le drone dans son champ de vision. Mais si nous voulons vraiment que le drone fasse son travail en toute autonomie, comme chez Amazon, c’est une tout autre histoire. La technologie permettant d’éviter les pylônes ou les arbres existe déjà mais n’est pas encore assez avancée pour que les drones puissent effectuer des livraisons de paquets à grande échelle.

En outre, la législation en Belgique et dans les pays voisins doit également être assouplie. Actuellement, des zones interdites de survol par des drones ont été délimitées tant en Belgique qu’aux Pays-Bas, par exemple à proximité des domaines militaires ou des aéroports. Ces zones sont cependant si étendues et situées principalement autour de nos grandes villes (Bruxelles, Anvers, Amsterdam, etc.) que l’investissement dans des drones n’est pas intéressant à l’heure actuelle pour des commerces de détail.

Malgré cette législation, on estime qu’à l’horizon 2050 quelque 400 000 drones voleront dans l’Union européenne. Mais, à côté de la technologie et de la législation, il faut tenir compte également de l’opinion publique. On peut se demander si les gens sont prêts à voir circuler des dizaines de drones au-dessus de leur logement, qu’ils soient équipés ou non de caméras.

Comment le secteur de la logistique peut-il utiliser les drones ?

Le VIL a mené, en collaboration avec la KUL, un projet dédié aux drones dans la logistique. En concertation avec 11 entreprises, il a étudié comment les drones pouvaient jouer un rôle pratique dans le secteur.

L’inventaire avec l’aide de drones

En premier lieu, les drones peuvent être utilisés pour effectuer l’inventaire à des emplacements extérieurs difficiles d’accès. Au port d’Anvers, quelque 175 mètres cubes d’acier de l’entreprise NHS sont dispersés sur un quai de 3 km. Auparavant, lors du déchargement, on prenait note des barres d’acier qui étaient posées. En collaboration avec le VIL, NHS a lancé une étude visant à examiner comment utiliser les drones pour effectuer l’inventaire de tout cet acier.

Bien d’autres projets de recherche sont également menés pour l’inventaire d’emplacements internes à l’aide de drones. Par rapport au processus habituel, qui voit les magasiniers contrôler le stock en hauteur à l’aide de chariots élévateurs, les drones permettraient à l’avenir de travailler avec beaucoup plus de rapidité et d'efficacité. Par exemple, l’inventaire pourrait être effectué la nuit, sans intervention humaine, ce qui éviterait tout arrêt de travail dans l’entrepôt. En outre, on pourrait équiper le drone de toute une série d’applications supplémentaires comme un scanner de codes à barres ou RFID, une caméra (thermique), un détecteur de fuites de gaz, une caméra infrarouge pour une utilisation jour et nuit, une caméra multispectrale pour détecter la santé des plantes, etc.

Tout comme pour la livraison des colis, la technologie n’est cependant pas encore au point pour faire circuler des drones de manière autonome dans un entrepôt. Ainsi, les signaux GPS ne fonctionnent pas bien dans un entrepôt et la turbulence entre les rayonnages pose problème. De surcroît, la batterie d’un drone ne suffit pas généralement pour contrôler toute une allée.

Dès lors, quelle serait une application réaliste pour effectuer l’inventaire par des drones dans l’état actuel des possibilités ?  Le prestataire de services logistiques H. Essers étudie leur utilisation comme outils de capture vidéo. Un drone vole de manière autonome le long des rayonnages de l’entrepôt et en capte toutes les images. Soit le stock est contrôlé en direct, soit sur la base des images enregistrées (post-processing).

Un drone comme assistant de sécurité

Deuxième application concrète : l’utilisation de drones pour la surveillance de terrains industriels ou de lieux de stockage extérieurs. Par exemple, 2 millions de voitures sont stationnées sur le site de l’entreprise ICO. Aujourd’hui, le dispositif de surveillance est constitué de caméras fixes et d’agents de gardiennage qui ne se rendent sur place que si un incident leur est signalé. En recourant à des drones, le contrôle pourrait être effectué plus rapidement et plus précisément.

Avec un drone équipé d’une caméra thermique, on pourrait vite détecter les intrus. À l’avenir, on pourrait étendre cette utilisation à la reconnaissance faciale afin de pouvoir identifier les personnes. En outre, le recours aux drones est également plus sûr, car les agents de gardiennage n’entreraient plus en contact physique avec les malfaiteurs.

Video: Amazon Testing Drone Delivery System

 

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