Le principe de la démolition circulaire

Le principe de la démolition circulaire

WDP construit le Prinsenhil Logistics Park entre Prinsenhil et Eikdonk à Breda. Ce tout nouvel entrepôt multidisciplinaire s’étendra sur 27 000 m2 d’espace de stockage subdivisés en cinq zones. Mais les anciens bâtiments présents sur le site doivent d’abord être démolis. Et pas n’importe comment bien sûr : WDP opte pour la démolition circulaire, conformément à son plan d’action climatique. Qu’est-ce que cela implique exactement et comment cela se passera-t-il sur le site de Breda ? Nous avons interrogé Angelo Van den Beemt de WDP et Martien Gubbels de l’entreprise de démolition circulaire Gubbels.

 

La démolition circulaire consiste à démolir, démanteler, démonter et remonter les éléments de manière à pouvoir réutiliser les matières premières ainsi libérées. La démolition circulaire représente un maillon essentiel de l’économie circulaire.

 

Gubbels suit pleinement ce processus durable sur le site de Prinsenhil à Breda. Martien Gubbels : « La première phase de démolition est achevée à 90 %. La nouvelle construction devrait être terminée d’ici la fin de l’année. La démolition de la seconde partie commencera au début 2024, et la nouvelle construction suivra plus tard dans le courant de l’année. Les travaux de démolition dureront chaque fois huit à neuf semaines. L’ancien bâtiment couvrait une superficie totale de 23 000 m2. »

 

Van den Beemt : « Nous avons collaboré pour la première fois avec Gubbels en 2018 pour The Greenery à Breda. Nous avons ensuite signé les bâtiments de The Greenery à De Lier et Barendrecht. Nous conjuguons aujourd’hui nos forces à Prinsenhil. Ce n’est donc pas notre première expérience en matière de démolition circulaire, mais c’est la première fois que les travaux sont d’une telle ampleur. La démolition circulaire est encore loin d’être une pratique courante, mais elle constitue un marché en pleine croissance. »

 

Les entreprises de démolition vont-elles devenir d’importants fournisseurs de matières premières pour la construction ?

Gubbles : « Oui. Avant, les entreprises de construction puisaient les matières premières dans la nature. Aujourd’hui, elles profitent au maximum de la démolition. Cet état d’esprit s’impose progressivement, mais en pratique, nous constatons encore trop souvent qu’elles veulent de nouveaux matériaux pour les nouvelles constructions. Il est bien sûr parfois impossible de faire autrement. Les dimensions ont par exemple changé au fil du temps : si les portes avaient autrefois une hauteur standard de 210 cm, elles mesurent désormais 230 cm. En outre, la démolition circulaire offre de nombreuses possibilités dont nous ne profitons pas encore pleinement à l’heure actuelle. Les architectes devraient par exemple tenir davantage compte de la récupération des matériaux. Les promesses de ce type sont fréquentes, mais il y a encore un monde de différence entre les paroles et les actes. En effet, les bonnes intentions se heurtent souvent à des objections pratiques, car la démolition circulaire exige évidemment une méthode de travail différente. Avant, nous nous contentions de tout casser. Aujourd’hui, nous démontons les éléments et les dévissons, puis remontons tout. Cela réclame beaucoup plus de travail qu’une démolition à l’ancienne. Les démolisseurs doivent donc parfois se recycler. »

Seconde vie pour les vieux matériaux du site de Breda

Les anciens matériaux et éléments sont-ils simplement réutilisés sur le site ? Ou sont-ils transformés pour créer de nouveaux matériaux ?

Gubbels : « Les deux. Le scénario idéal consiste évidemment à opter pour une récupération primaire, qui ne nécessite aucun traitement. Si ce n’est pas possible, nous devons alors nous tourner vers le recyclage secondaire. Exemple : refondre de l’acier, puis le couler dans une forme différente. »

 

Van den Beemt : « La plupart des matériaux sont simplement remis sur le marché. C’est une décision qui revient au démolisseur. WDP ne s’en occupe presque pas. Nous apprécions évidemment que Gubbels puisse proposer des prix compétitifs grâce à la récupération et à la revente de nombreux anciens éléments. Les débris de l’ancien plancher en béton seront réutilisés sur le site. Ils serviront de fondations pour le nouveau sol et permettront d’aménager un accès au chantier. Il est bien sûr beaucoup plus efficace de pouvoir réutiliser les matériaux immédiatement sur le site – sans devoir les transporter ni les (dé)charger. Mais la nouvelle construction doit alors commencer très rapidement après la démolition, et c’est souvent là que le bât blesse. »

 

Gubbels : « Savez-vous que nous vendons surtout les vieux matériaux à des particuliers ? Leurs exigences sont tout simplement moins élevées que celles des entreprises de construction. Nos poutres, isolants, tôles de toiture, klinkers et poutres en acier intéressent souvent les personnes qui réalisent elles-mêmes des travaux de rénovation. Nous démontons les éléments sur place, les mesurons et les prenons en photo. Nous dressons ensuite l’inventaire pour nos acheteurs réguliers, mais si ces matériaux ne trouvent pas d’acquéreurs, nous les mettons simplement sur Marktplaats.nl. C’est sur ce site que les particuliers peuvent les acheter. »

 

Que récupérez-vous d’autre sur le site de Prinsenhil ?

Gubbels : « Presque tout. Les installations de réfrigération sont malheureusement trop vétustes pour être réutilisées. Elles seront transformées en ferrailles. Les meubles muraux réfrigérés ont quant à eux pu être récupérés : ils ont déjà été déposés chez un vendeur de chambres froides. Nous réutilisons nous-mêmes les câbles et canalisations. Nous démontons les structures en acier et réutilisons les grandes longueurs dans de nouvelles structures. WDP utilise les matériaux en pierre pour former des murs de gravats verts le long du sentier piéton et du parcours de santé afin de préserver la biodiversité. Et comme l’a dit Angelo, le plancher en béton sera réutilisé sur place à la demande de WDP. Nous transformons parfois les gravats de béton en gravier : nous tamisons et lavons les cailloux et les livrons à des centrales à béton qui les recyclent à leur tour. Cela nous évite d’extraire le gravier de la nature. Notre entreprise réalise non seulement des travaux de démolition, mais aussi d’infrastructure. Nous restons parfois sur un site pour nous occuper du système d’égouttage et du pavage du nouveau projet : c’est bien sûr très efficace. À part l’amiante et certains matériaux d’isolation, nous pouvons presque tout récupérer. »

 

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