On s’embarque avec WDP ?

Cela peut ressembler à un slogan facile et pourtant, cela deviendra peut-être un jour réalité. Un brevet a en effet été déposé en avril dernier aux États-Unis en vue de la construction d’un magasin subaquatique. En tant qu’idée novatrice, c’est plutôt intéressant et une fois encore, on la doit à Amazon. Grâce à l’acquisition récente d’un certain nombre de grands distributeurs aux États-Unis - notamment Whole Foods - Amazon considère désormais qu’il convient de modifier son réseau de distribution.  

 

Ce magasin subaquatique devrait être équipé de « ballons de stockage » remplis de colis (stock keeping units ou SKU) dans des conteneurs parfaitement étanches par des convoyeurs, des collaborateurs, des camions ou des avions. Ces conteneurs seraient équipés de cartouches capables de déplacer le colis, un peu comme le feraient les nageoires d’un poisson. Cela permettrait aussi de contrôler la profondeur d’immersion.

Lorsqu’il faudra prélever un SKU, des ondes acoustiques seront envoyées à la cartouche, le colis remontant alors à la surface de l’eau.  Selon ce brevet, une autre option pourrait consister à opter pour des flux artificiels permettant de remonter le colis à la surface.

Le magasin subaquatique a pour but de résoudre le problème actuel de pénurie de magasins : Amazon affirme que ceux-ci utilisent l’espace disponible de façon relativement inefficace. Il faut en effet disposer d’un bâtiment dans lequel il convient de prévoir de l’espace pour les couloirs et les étagères, ce qui entraîne une grande perte d’espace. Dans ce magasin subaquatique, les SKU pourraient être empilés à l’infini sans que cela n’exige de personnel ou de robots tout autour.  

Reste à savoir si cela peut devenir rapidement réalité. Amazon doit en effet pour cela adapter ses projets à un nombre incalculable de réglementations mondiales, notamment en matière de sécurité. Et les défis à relever ne sont pas minces : l’automatisation, le matériel supplémentaire, l’étanchéité à l’eau, l’opération supplémentaire consistant à placer et à retirer le colis du conteneur étanche ainsi que les coûts élevés de développement, pour n’en citer que quelques-uns.

Ceci étant, le potentiel est bien réel. Dans l’hypothèse la plus optimiste, toute manipulation deviendrait ainsi désormais superflue. Le simple fait que l’eau supporte et déplace les SKU permettrait de sensiblement réduire les frais énergétiques. Sans parler de la flexibilité : lorsqu’on aura besoin de plus d’espace, il suffira de prévoir une surface aquatique supplémentaire. Reste évidemment à savoir qui sera le propriétaire de ces eaux.  

L’eau existe déjà souvent plus qu’en suffisance dans les grandes villes. Cela pourrait également remédier à la demande de plus en plus forte portant sur les capacités de stockage supplémentaires dans le cadre de la distribution urbaine.  Le rêve d’une exploitation maximale de l’espace (naturel) à des fins logistiques devient ainsi un peu plus accessible.

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